A la rencontre de Josep Bartoli

A la rencontre de Josep Bartoli

Par admin louise-michel-ganges2, publié le mercredi 29 mai 2024 09:07 - Mis à jour le mercredi 29 mai 2024 09:33
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Dans le cadre du programme de 3e, le vendredi 5 avril 2024, avec Mme Martinez-Huck, la classe de 3e5 M. Manouchian a regardé le film d’animation français Josep, réalisé par Aurel et sorti en 2020.

Il raconte l’exode des républicains qui fuient le franquisme, après la fin de la guerre civile en février 1939. Il évoque la rencontre entre un gendarme français, qui gardait un camp d’internement et un combattant républicain et dessinateur, Josep Bartoli, qui se trouvait dans le camp. Ils se lient d’une grande et forte amitié malgré les épreuves difficiles qu’ils vont traverser.

 

Lundi 29 avril 2024, Vincent Marie, professeur d’HG au lycée Philippe Lamour de Nîmes et réalisateur de film est intervenu pour nous montrer un documentaire qu’il a lui-même réalisé pendant 2 ans.

Durant la première heure, nous avons visionné l’un des documentaires de Vincent Marie, Bartoli, le dessin pour mémoire. Au fil de ce documentaire de 52 mn, nous retraçons une partie de la vie de Josep Bartoli pendant et après la guerre civile espagnole. Pour cela, différents témoignages de la famille de l’artiste sont mis en valeur, comme son neveu Georges Bartoli avec qui il a eu un lien très fort. Des historiens et le dessinateur Aurel(ien) Froment (dessinateur et réalisateur du film d’animation Josep, récompensé aux César et en sélection officielle à Cannes) ont participé à cette enquête. Les dessins de Josep Bartoli rythment le documentaire. On comprend qu’il dessinait pour libérer son esprit des atrocités humaines qu’il a vécues dans le camp d’internement d’Argelès-sur-Mer. Josep a témoigné de ce drame par la force des dessins.

Au cours de son enquête, Vincent Marie, accompagné d’Aurel, mettent la main sur des dessins originaux de Bartoli à New York, chez sa dernière femme. Le documentaire se termine sur la photo de Georges et de Josep, sur la plage d’Argelès. Devoir de mémoire, pour ne pas oublier.

 

Lors de la seconde heure, Vincent Marie a pris le temps de répondre à chacune de nos questions, de parler de sa vie de professeur et de réalisateur. Il nous a parlé d’autres films, comme Nos ombres d’Algérie ou encore Les harmonies invisibles. Avec ce documentaire, il fait le lien entre les dessins et le cinéma, qui sont des passions pour lui, et l’Histoire, qui est son métier.

Il nous a expliqué comment des dessins peuvent nous transmettre des émotions différentes des photos. Il insiste sur le fait que les dessins sont des traces de l’Histoire, que l’on peut transmettre de génération en génération.

Il nous a aussi expliqué qu’il avait dû couper certaines scènes au montage, car le neveu de Josep a fondu en larmes à l’idée de découvrir, pour la première fois, des dessins originaux de son oncle. Il nous a dit : « L’émotion était très forte ».

 

Nous remercions Vincent Marie d’avoir pris le temps de nous présenter ce documentaire et sa vie.

 

D’après Atom, Enzo, Léa, Loane, Noa.

 

Pour aller plus loin :

Le film est construit selon trois axes, trois dimensions qui donnent son volume à l’histoire fabuleuse mais dramatique d’un artiste qui doit s’exiler d’un pays en guerre pour arriver dans les camps du Barcarès ou de Saint-Cyprien.

La première de ces dimensions est celle de l’historien, qui donne un fond précis de dates, lieux et personnages. Cette exactitude contrebalance les imprécisions des témoignages de sa famille, biaisée par les sentiments ainsi que par les souvenus imprécis.

Néanmoins, les témoignages de Bernice et de Georges sont essentiels : ils permettent de plonger au cœur de sa vie, de pénétrer dans l’intimité des sentiments dont il a fait part à sa famille proche et qu’il a ressentis tout au long de sa vie.

Ce qui nous amène à la troisième dimension : l’artiste. Le regard d’Aurel, qui a réalisé le film d’animation assume un côté plus fictif que celui de Vincent Marie, que l’on peut comprendre les émotions transmises dans ses dessins : des images dures, violentes dans un style épuré à grands coups d’encre ou de crayons, décrivant les horreurs des camps français.